Titulaire d’une thèse d’ethnologie à l’Université de Paris-Ouest Nanterre, je m’attache à comprendre la religiosité du point de vue des fidèles, en me concentrant sur leurs pratiques dévotionnelles.
Mes recherches ont d’abord porté sur le temple hindou de Sankat Mocan dédié au dieu-singe Hanuman, à Bénarès en Inde du Nord. Je travaille sur une conception extensive de la religiosité. Tout ce qui se passe dans le temple, des actions rituelles proprement dites (autour du sanctuaire) aux pique-niques familiaux (dans les cours), relève, pour les fidèles, de la religiosité. Loin de témoigner d’une consommation par des fidèles passifs d’un sacré existant sans eux, ces activités mondaines illustrent la participation des fidèles dans la production du sacré et de l’efficacité divine.
Le livre tiré de ma thèse et intitulé Quand le temple prend vie. Atmosphère et dévotion à Bénarès est publié aux Éditions du CNRS, collection « monde indien / sciences sociales, 15è – 20è siècle » (2003).
J’ai poursuivi mes recherches à Bénarès en me focalisant sur d’autres territoires du religieux (le territoire pèlerin - 2010, le temple de Bharat Mata - 2008).
Je m’intéresse depuis 2008 à l’hindouisme hors de l’Inde, à travers un nouveau terrain long-terme : l’île Maurice. Il s’agit d’étudier les pratiques religieuses hindoues (la majorité de la population) dans le contexte mauricien (histoire de l’engagisme et de la société de plantation ; créolisation de l’hindouisme ; réinvention des liens avec l’Inde) à partir d’une ethnographie des lieux saints, des pratiques ainsi qu’à travers les histoires de vie individuelles. L’ambition consiste à étudier, au-delà des permanences et des emprunts ou évolutions dont témoigne l’hindouisme en contexte non-indien, les pratiques religieuses à Maurice en tant que configuration singulière, cohérente et valant pour elle-même, de l’hindouisme.
J'ai été ainsi amené à étudier les processus de patrimonialisation (2012) et les castes à Maurice (2013 et 2015), les modalités de construction de l'autorité religieuse (2014) et les territoires de l'hindouisme mauricien (2016, 2018).
Le livre issu de ce terrain et intituléQuand l'hindouisme est créole. Indianité et plantation à l'île Maurice est publié aux Éditions de l'EHESS, collection "Cahiers de l'homme" (2017).
J’entame depuis 2018 un troisième volet de mes recherches, à partir de l’hindouisme guyanien (créole) installé depuis la fin du 20ème siècle dans le contexte cosmopolite de New York (2021).