Vol. 2 No. 1 (2024): Diasporas sud-asiatiques: politique, genre et rituels
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On ne célébrait pas les festivals du Telangana ici : Contestations transnationales et création d’une mémoire collective autour des festivals Bhatukamma et Bonalu

Sanam Roohi
Membre du Kulturwissenschaftliches Institut (Essen, Allemagne).
Bio

Published 2024-03-29

Keywords

  • mouvement Telangana,
  • répertoire culturel,
  • mémoire collective,
  • États-Unis,
  • Inde,
  • diaspora télougoue
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How to Cite

Roohi, S. (2024). On ne célébrait pas les festivals du Telangana ici : Contestations transnationales et création d’une mémoire collective autour des festivals Bhatukamma et Bonalu. Interdisciplinary Journal on South Asia, 2(1), 76–97. Retrieved from https://edition.uqam.ca/rias/article/view/2325

Abstract

En juin 2014, après un long mouvement infranational, l’État indien de l’Andhra Pradesh a été divisé pour créer un nouvel État, le Telangana. Peu après, le gouvernement fraîchement constitué du Telangana a accordé le statut de « festival d’État » à deux festivals régionaux, le Bathukamma et le Bonalu, soulignant leur importance dans le répertoire culturel du nouvel État. Cet article retrace les antécédents des décisions du gouvernement dans le cadre de (a) la mobilisation diasporique aux États-Unis, où les festivals sont devenus des sites de contestations culturelles (parfois intenses) entre les migrants de l’Andhra et du Telangana, et (b) la revitalisation locale des festivals au travers des interventions culturelles du parti au pouvoir dans la dernière phase du mouvement. Alors que ces deux points de mobilisation divergents s’entrechoquaient sur la politique de la représentation, ils convergeaient dans leur utilisation stratégique des festivals en tant que scripts culturels pour réimaginer une mémoire collective transnationale aseptisée et féminisée du mouvement, laissant de côté les luttes de castes et de classes que ce mouvement orienté vers la justice sociale avait au départ promis de défaire.